Quand vous entendez un cri perçant résonner au-dessus des vagues, pas de doute : une mouette est dans les parages. Mais saviez-vous que ce cri porte un nom bien précis, et même un peu… surprenant ? Ce n’est pas seulement un bruit de fond de bord de mer. C’est un véritable langage !
Comment s’appelle le cri de la mouette ?
On pourrait penser qu’il s’agit simplement d’un « cri ». Pourtant, ce son a un nom bien défini. En français, on dit que la mouette « pleure » ou « piaule ». Curieux, non ?
Le terme « pleurer » est utilisé par de nombreux ornithologues. Il évoque le côté plaintif et perçant des vocalisations de cet oiseau. Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’un vrai pleur comme nous l’entendons chez les humains. C’est plutôt une manière de décrire son timbre si particulier.
Au quotidien, il arrive aussi qu’on parle de « cris » ou de « piaillements », mais ces mots restent vagues. « Pleurer » est donc un choix plus précis, et il en dit long sur le type de son que produit la mouette.
Pourquoi les mouettes crient-elles autant ?
Les cris des mouettes ne sont pas laissés au hasard. Ils remplissent plusieurs fonctions importantes pour leur survie et leur vie en groupe.
- Défendre leur territoire : en période de nidification, ces oiseaux sont très territoriaux. Leurs cris stridents servent à repousser les intrus, qu’ils soient humains ou animaux.
- Communiquer en groupe : la mouette vit rarement seule. Elle utilise ses appels pour rester en contact avec les autres membres de la colonie.
- Alerter d’un danger : un cri rapide et incisif peut signaler l’arrivée d’un prédateur comme un goéland ou un renard.
- Partager l’information sur la nourriture : lorsqu’une mouette repère une source de nourriture, elle crie pour attirer les autres. Cela explique pourquoi elles se rassemblent soudainement par dizaines.
Un cri qui change selon l’espèce
Le terme « mouette » regroupe plusieurs espèces. Chacune possède sa propre signature vocale.
- La mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus) : ses cris sont très aigus, parfois comparés à des rires.
- La mouette tridactyle (Rissa tridactyla) : elle pousse des sons plus rauques, presque nasillards.
- La mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus) : ses cris sont plus graves et moins fréquents.
Ces différences aident les spécialistes à identifier les espèces uniquement en les écoutant, surtout pendant la saison des amours où elles vocalisent beaucoup.
Un véritable langage sonore
Le cri de la mouette n’est pas un simple hurlement. C’est une langue complexe, riche en nuances.
- Cris d’alarme : rapides et saccadés, ils signalent un danger immédiat.
- Cris territoriaux : plus longs et puissants, souvent poussés en vol autour du nid.
- Cris sociaux : courts mais utiles pour garder le contact entre congénères.
- Cris de mendicité : les poussins les utilisent, aigus et insistants, pour réclamer de la nourriture à leurs parents.
Les mouettes savent interpréter ces sons. Cette capacité les aide à se coordonner, trouver de la nourriture, éviter les dangers, et s’occuper de leurs petits.
Le cri pendant la reproduction
Le chant joue aussi un rôle dans la séduction et la fidélité chez les mouettes.
- Parade nuptiale : les mâles produisent des appels plus doux et rythmiques, souvent accompagnés de gestes comme la tête basculée en arrière ou les ailes ouvertes.
- Reconnaissance du couple : une fois formé, le duo utilise des sons spécifiques pour se retrouver dans la colonie.
Ce langage sonorisé renforce les liens, et de nombreux couples se reforment chaque année. Un bel exemple de complicité chez les oiseaux.
Mouettes vs goélands : qui fait quoi ?
On confond souvent les deux, mais leurs voix les différencient :
- Mouettes : cris plus aiguës, plaintifs, souvent décrits comme des « pleurs ».
- Goélands : sons plus graves, rauques, appelés glapissements ou braillements.
Alors même sans les voir, vous pouvez deviner qui vous entendez à l’oreille !
Pourquoi « pleur » ? Une description sonore
Le mot « pleur » est utilisé car le timbre du cri de la mouette ressemble à une plainte. C’est une onomatopée, une manière d’imiter le son avec les mots.
Comme on dit « brame » pour le cerf ou « sifflement » pour la marmotte, « pleur » pour la mouette fait partie de ce même univers sonore descriptif.
Peut-on imiter le cri de la mouette ?
Oui, certains passionnés le font. Ornithologues et photographes peuvent imiter leurs appels pour s’en approcher. Mais attention : cela ne doit pas perturber les colonies, surtout pendant la nidification.
Un cri qui divise… mais qui fascine
Pour certains, ces piaillements sont agaçants, surtout près des villes côtières. Pour d’autres, ils représentent le grand large, la liberté et même la promesse de poissons à proximité.
Les pêcheurs leur prêtaient presque des talents de guides marins ! Une chose est sûre : derrière ce cri strident se cache une intelligence sociale et une vie de colonie incroyablement organisée.
La prochaine fois que vous entendrez ces fameuses plaintes en vacances, souvenez-vous : ce n’est pas du vacarme. C’est un langage complexe et naturel, ancré dans la vie sauvage du littoral.











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