Installer une serre dans son jardin, c’est souvent le rêve de tout jardinier amateur. Mais avant de vous lancer tête baissée, un détail légal peut tout faire capoter. En effet, selon la taille et le type de serre, vous pourriez avoir des démarches administratives à effectuer… sous peine d’amende ou de devoir démonter votre installation. Voici ce qu’il faut absolument savoir avant de franchir le pas.
Pourquoi installer une serre chez vous ?
Que vous habitiez dans le nord venteux ou le sud ensoleillé, une serre de jardin peut faire toute la différence. Elle vous permet de cultiver bien plus longtemps que le cycle naturel des saisons ne le permettrait.
Voici quelques avantages concrets :
- Semis précoces au printemps pour récolter plus tôt.
- Production continue de salades, tomates, poivrons, aubergines, etc.
- Protection contre les intempéries et les maladies (comme le mildiou).
- Véritable prolongement du potager jusqu’en hiver, avec des légumes feuilles même par grand froid.
Mais tout cela suppose une bonne gestion. En été, l’intérieur peut vite se transformer en étuve. Il faut alors arroser souvent, aérer chaque jour et même créer de l’ombre pour certains plants fragiles.
Faut-il déclarer sa serre ? Voici ce que dit la loi
Toute installation de serre n’est pas soumise automatiquement à une déclaration, mais cela dépend de deux critères bien précis : sa hauteur et sa surface. Voici les cas les plus courants :
- Serre de moins de 1,80 m de hauteur au-dessus du sol : aucun dossier à faire si vous êtes en zone non protégée. (Article R*421-2 du Code de l’urbanisme)
- Serre entre 1,80 m et 4 m de hauteur et jusqu’à 2 000 m² : vous devez déposer une déclaration préalable de travaux en mairie. (Article R*421-9)
- Serre de plus de 4 m de hauteur ou plus de 2 000 m² : là, un permis de construire est obligatoire. Cela concerne surtout les professionnels.
Attention si votre jardin est situé en secteur protégé (monuments historiques, sites classés, etc.). Les règles peuvent être différentes. Dans tous les cas, rapprochez-vous de votre mairie pour éviter toute mauvaise surprise.
Et côté impôts, faut-il payer une taxe ?
On l’ignore souvent, mais certaines serres sont concernées par la taxe d’aménagement. Elle s’applique dès qu’une autorisation d’urbanisme est nécessaire.
Bonne nouvelle : les serres de moins de 5 m² sont exemptées.
Mais au-delà, dès que certaines parties dépassent 1,80 m de hauteur sous plafond, la taxe est calculée ainsi :
Exemple de calcul pour une serre de 12 m² en 2025
- Surface taxable : 12 m²
- Valeur forfaitaire : 930 € / m² (hors Île-de-France)
- Part communale (3 %) : 334,80 €
- Part départementale (2,5 %) : 279 €
- Total : 613,80 € (à payer une fois)
De quoi bien réfléchir avant de choisir une grande serre. Mais gardez à l’esprit que la grande majorité des modèles pour particuliers n’atteignent pas ces seuils.
Le bon plan ? La serre Walipini
Vous cherchez une astuce pour éviter les démarches et la taxe ? Penchez-vous sur la serre enterrée ou Walipini.
En étant enterrée, elle mesure moins de 1,80 m au-dessus du sol. Du coup :
- Pas besoin de déclaration préalable
- Aucune taxe d’aménagement
Cette astuce peu connue échappe à la réglementation actuelle, même si elle peut accueillir de grandes cultures en sous-sol. Un vrai tremplin pour jardiner toute l’année sans s’encombrer de paperasse !
Ce qu’il faut retenir avant d’installer votre serre
Installer une serre est un vrai atout pour votre jardin. Mais ne laissez pas l’administratif gâcher la fête.
- Vérifiez hauteur et surface de la serre.
- Identifiez bien si vous êtes en secteur protégé.
- Anticipez une éventuelle taxe d’aménagement.
- Pensez à la serre enterrée pour plus de liberté.
Mieux vaut passer quelques minutes en mairie avant de construire plutôt que d’avoir à démonter plus tard. Avec les bons choix, vous profiterez d’un potager généreux… toute l’année !










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