On pense souvent bien faire en broyant systématiquement les feuilles mortes avant de les composter. Pourtant, ce geste, aussi anodin qu’il paraisse, peut nuire à l’équilibre du compost. Et si cette idée reçue vous faisait perdre du temps… ou de la matière compostable ?
Les feuilles mortes : une ressource naturelle précieuse
Chaque automne, les jardins se couvrent de feuilles mortes. Beaucoup s’empressent de les ratisser et de les jeter. Pourtant, ces feuilles sont une matière brune riche en carbone, idéale pour le compost.
Elles peuvent aussi servir à fabriquer du terreau ou être utilisées en paillage pour protéger le sol et conserver l’humidité. En compost, elles permettent d’équilibrer les matières humides (épluchures, restes alimentaires, gazon…).
Pourquoi toutes les feuilles ne se valent pas ?
Il existe deux grandes catégories de feuilles mortes en compost :
- Les feuilles tendres : elles se décomposent vite, même entières. Exemples : noisetier, bouleau, cerisier, frêne, tilleul, saule, charme…
- Les feuilles coriaces : riches en tanins ou en fibres dures, elles mettent longtemps à se dégrader. Exemples : chêne, châtaignier, hêtre, platane, laurier, lierre…
Les premières peuvent être intégrées au compost sans broyage. Les secondes, en revanche, gagnent à être broyées pour accélérer leur décomposition, surtout si vous voulez obtenir rapidement un compost mûr.
Faut-il vraiment broyer ses feuilles mortes ?
La réponse dépend de votre rythme de compostage et de l’usage prévu.
- Si vous êtes pressé ou que vous compostez vos déchets très régulièrement : broyez les feuilles coriaces.
- Si vous laissez le compost mûrir tranquillement, ou si vous avez plusieurs bacs en alternance : inutile de tout broyer.
Gardez simplement un bon ratio équilibré entre matières humides (1/3) et matières sèches (2/3), et brassez le tas régulièrement.
Comment broyer sans outil spécial ?
Pas besoin d’investir dans un souffleur-aspirateur sophistiqué. Vous pouvez faire simple :
- Rassemblez les feuilles en petits tas (en vérifiant bien qu’aucun animal ne s’y cache).
- Passez une tondeuse à gazon dessus (idéalement avec fonction mulching).
- Ou utilisez un rotofil ou coupe-bordures.
En quelques minutes, vos feuilles sont prêtes à intégrer le compost de façon optimale.
Attention aux feuilles à problème
Bien que compostables en théorie, certaines feuilles doivent être utilisées avec précaution :
- Feuilles malades : infectées par des champignons ou bactéries (mildiou, oïdium…). Elles peuvent transmettre des maladies si le compost ne chauffe pas assez.
- Feuilles de noyer : contiennent de la juglone, inhibiteur de croissance. Compostables si broyées et bien intégrées.
- Aiguilles de conifères : riches en résine, elles se décomposent très lentement mais sont utilisables aussi, ou comme paillage.
Dans tous les cas, pour composter ces feuilles sans risque :
- Broyez-les finement.
- Placez-les au centre du tas pour bénéficier de la chaleur maximale.
- Gardez un compost bien équilibré et humide.
Les règles d’or d’un compost réussi
Un compost efficace doit être :
- Équilibré : 1/3 matières azotées (humides), 2/3 matières carbonées (sèches).
- Aéré : brassez régulièrement à la fourche.
- Humide mais pas détrempé : arrosez si nécessaire, surtout en été.
- Protégé : compostez dans un bac fermé avec couvercle, sur sol nu, à l’ombre.
Avec ces gestes simples, vos feuilles mortes se transformeront en un terreau riche et fertile, parfait pour votre potager ou vos plantes ornementales.
En résumé : ne broyez que si c’est utile
Ne vous précipitez plus à broyer toutes vos feuilles. Certaines se compostent très bien entières, d’autres non. Faites le tri, adaptez à votre rythme de jardinage, et surtout veillez à maintenir un bon équilibre dans votre compost. Voilà le secret d’un sol vivant et d’un jardin en pleine santé !












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