Chaque hiver, alors que les forêts se reposent sous un manteau de givre, un petit rongeur agile fait preuve d’une mémoire impressionnante. Oui, l’écureuil ne cesse d’étonner : il est capable de retrouver ses noisettes enfouies depuis des semaines, parfois des mois. Mais comment fait-il ? Ce n’est ni la magie ni le hasard. Allons explorer ensemble ce fascinant talent naturel.
Un maître du stockage : l’écureuil roux
En France, le plus courant est l’écureuil roux (Sciurus vulgaris). Ce petit mammifère vif au pelage roux flamboyant et à la queue en panache appartient à la famille des Sciuridés. Il ne migre pas et n’hiberne pas. Pour survivre en hiver, il compte donc sur un réseau de réserves bien pensé.
Une alimentation basée sur les végétaux
L’écureuil est principalement végétarien. Il consomme :
- des glands
- des noisettes
- des noix
- des châtaignes
- des graines (pins, épicéas, etc.)
- des baies et bourgeons
- des fruits
- des champignons
De temps en temps, il peut aussi manger des œufs ou de petits oisillons. Mais son jeu préféré reste bien celui des cachettes.
Des réserves disséminées avec méthode
Dès l’automne, l’écureuil entre en mode survie. Il cache des centaines de provisions un peu partout : glands, noisettes, champignons, graines. Il comprend instinctivement qu’il ne faut pas tout mettre au même endroit. Cela lui permet de minimiser les pertes si une cache est découverte par un autre animal.
En général, il consomme environ un tiers de ses réserves entre l’automne et le début de l’hiver. Le reste est gardé précieusement pour la fin de l’hiver et le début du printemps, des périodes bien plus pauvres en nourriture.
Et il ne cache pas n’importe quoi n’importe où. Il trie ses aliments : les plus fragiles sont consommés rapidement, tandis que les fruits à coque riches en graisses sont conservés plus longtemps.
Des stratégies pour éviter le vol
La méfiance fait partie du quotidien de l’écureuil. Il a développé plusieurs astuces pour ne pas se faire dérober ses provisions :
- Il cache ses aliments loin de l’arbre d’origine.
- Les aliments les plus précieux sont enterrés plus loin encore.
- Il varie les chemins pour atteindre ses cachettes.
- Il fait parfois semblant d’enterrer de la nourriture pour tromper les observateurs.
Ce comportement rusé démontre une étonnante conscience de son environnement… et de ses rivaux.
Une mémoire spatiale impressionnante
Alors, comment fait-il pour retrouver ses cachettes ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas son odorat qu’il utilise principalement, mais bien sa mémoire.
Grâce à une région développée de son cerveau appelée hippocampe, l’écureuil peut se rappeler :
- du lieu exact de chaque cachette
- de la date de stockage
- du type de nourriture enfouie
Il s’aide aussi de repères visuels : la position de certains arbres ou la distance entre des éléments naturels. Ce sens de l’orientation précis lui permet de retrouver une noisette enterrée plusieurs mois auparavant.
Un petit animal, un grand rôle écologique
Et que se passe-t-il lorsqu’il oublie une cachette ? Et bien… c’est heureux pour la nature !
Les noisettes, glands et autres graines oubliés germent et deviennent de nouveaux plants. L’écureuil participe ainsi au renouvellement de la forêt en plantant sans le vouloir des arbres pour l’avenir.
Il n’est pas le seul dans ce rôle. Le geai des chênes, par exemple, oublie plus de la moitié des glands qu’il stocke. Le mulot sylvestre aussi a tendance à négliger une part de ses caches alimentaires. Tous ces petits oublis sont en réalité un cadeau pour la biodiversité.
L’intelligence bien cachée de l’écureuil
Ce que l’on croyait être un simple comportement animal est en réalité la preuve d’une étonnante adaptation. L’écureuil n’est pas seulement mignon : il est organisé, rusé et doté d’une mémoire redoutable.
Alors la prochaine fois que vous apercevrez un écureuil pressé de grimper son arbre, demandez-vous : cherche-t-il une noisette… ou en cache-t-il une en pensant déjà à demain ?












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